L’équipe de NSENGO s’est rendue à Abidjan en Côte d’Ivoire du 26 février au 3 mars 2023 à la rencontre des groupements de producteurs. L’objectif était d’effectuer des tests utilisateurs de notre application et de recueillir leurs réactions. L’intérêt de ces acteurs importants s’est révélé grand pour une meilleure adoption de la solution NSENGO qui, avec d’autres acteurs, les considèrent comme partie intégrante de la résolution du problème de la faim en Afrique.

En effet, dans plusieurs pays, les politiques publiques ont délaissé la campagne au profit des villes. En privilégiant les urbains, la situation des agriculteurs s’est dégradée ce qui a conduit à une baisse sévère de la production et une hausse exponentielle des importations alimentaires partout en Afrique. Un paradoxe car l’Afrique détient 65% des terres arables non cultivées de la planète. Aujourd’hui encore, les gouvernements consacrent difficilement 10% de leur budget à l’agriculture, comme ils s’y étaient engagés en 2003 à Maputo.

La guerre en Ukraine et la volatilité des prix des denrées alimentaires couplée aux défis climatiques, ont mis une nouvelle fois en lumière l’insuffisance de l’agriculture subsaharienne à nourrir près de 1,2 milliard d’Africains. Le CCFD précise que 60% de la population africaine souffre d’insécurité alimentaire et que 50% des personnes impactées sont elles-mêmes travailleuses agricoles productrices ou pêcheuses. Il ajoute que les femmes et les petits producteurs sont toujours les premières victimes.

Les réflexions et initiatives tant privées que publiques qui s’en sont suivies, ont souligné l’importance de l’agriculture paysanne, de l’agroécologie et des groupements de producteurs comme des éléments importants de la résolution du problème.
En créant le FORUM PAYSAN, le FIDA a mis en place un espace de concertation entre les organisations paysannes, les producteurs ruraux et les États membres du FIDA.

En marge du sommet de Dakar de 2023, qui a promis 30 milliards de dollars pour
l’agriculture en Afrique, Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole précise que ce sont bien les investissements en faveur des petits producteurs qui pourront sortir l’Afrique de cette spirale infernale.

Toutefois, les financements ne suffisent pas si on ne réinvente pas le modèle pour adopter des agricultures innovantes et résilientes. Dans ce cas, la solution agroécologique est la seule capable d’obtenir une augmentation de la production tout en s’adaptant aux changements climatiques selon plusieurs experts.

C’est dans ce contexte que les organisations paysannes ou groupements de producteurs sont appelés à être des structures responsables, mieux intégrées dans les filières et capables d’influer sur les politiques et l’environnement commercial, en vue de transformer l’agriculture familiale et de favoriser le développement d’initiatives économiques et d’entreprises agricoles viables et accessibles comme le souligne le programme FO4ACP/OPenACP mis en oeuvre par la FAO et le FIDA. Il s’agit notamment de les aider à fournir des services économiques à leurs membres, afin d’améliorer leur accès aux marchés et au financement et d’accroître leur production et la valeur ajoutée de leurs produits.

Renforcer l’offre de services des organisations permet donc d’améliorer de manière durable la sécurité alimentaire et les revenus des petits producteurs grâce notamment à l’accès à des services adaptés à ce type d’exploitations et à leurs cycles de production.

A Abidjan, les ateliers nous ont permis de recueillir les attentes fonctionnelles et
organisationnelles des groupements de producteurs et d’identifier les facteurs clés de succès ainsi que des suggestions d’améliorations issues de la session de tests ergonomiques.

En proposant une solution de microcrédits adaptés via les groupements de producteurs, NSENGO entend favoriser l’inclusion financière des petits producteurs et faciliter la transition vers une agriculture durable et résiliente face aux changements climatiques.